Puisque la France va célébrer dans quelques jours la fête nationale, il convient de dire la vérité sur ces événements de juillet 1789, qui changèrent, dit-on, la face de la nation et permirent la Révolution française.
Et cette vérité, elle est triste et, pour tout dire, assez tartignole !
1789, la France vit les derniers jours de la Fronde. Tandis que Charles Martel arrête les Arabes à Poitiers, Louis XIII, sous l’influence de sa mère, la reine Margot, est assassiné a Varennes. Partout, les chouans ont installé des barricades. Lamartine, nommé premier consul par le Conseil de l’Europe réuni à Strasbourg, harangue la foule du haut du balcon des Tuileries :
« Françaises, Français!… Le régime despotique a voulu courber l’échine de nos dos et nous couper les bras sous le pied en nous faisant baisser la tête, mais nous en sortons grandis ! »
La foule, galvanisée par le lyrisme du poète, hurle son approbation :
« Bravo… Tu l’as dit bouffi… Tu nous fais du bien, Lamartine… Cause encore…
- Je vous le dis, répond le politicien, les Carolingiens mettront bientôt pied à terre, et le pain de 2 livres remplacera le fusil à un coup. Vive Jaurès, et maintenant tous ensemble… »
Et dans le soir de Paris surexcité monte le chant de la révolution:
Quand elle était petite
Le soir elle allait
A Saint’Marguerite
Où qu’a s’dessalait…
Oui, derrière ce chant de révolte, et les phrases que prononce Lamartine, bat le cœur d’une nation prête à l’envol.
Que manque-t-il pour que le peuple marche vers la liberté ?
Presque rien. Une occasion, et voilà qu’elle se présente! Marie-Antoinette, cousine du roi, se préoccupe beaucoup de la santé de ses sujets.
Dans son appartement de Versailles, elle convoque Vatel, cuisinier de la cour.
« Vatel, mon pote, dit-elle, c’est aujourd’hui le 14 juillet, fête nationale, je veux que les Français se régalent à ma santé. Voilà un chèque en blanc, convoquez-moi vite fait les États généraux, et achetez-leur-z’y du gâteau. »
C’est cette simple phrase qui va déclencher la Révolution.
Sur la place des Tuileries, Lamartine harangue toujours le populo :
« Nous sommes bafoués par le pouvoir, qui passe son temps en week-ends à Versailles dans une habitation qu’a coûté les yeux de la tête… Nous aussi nous y avons droit ! »
La foule répond:
« Il a raison… On veut en croquer… On veut en croquer… En week-end… En week-end… »
Ils sont bientôt 12000 qui se rendent sous les fenêtres du château, en hurlant:
« En week-end, on veut en croquer ! »
Marie-Antoinette convoque Concini :
– « Que crie donc la foule, Concini ?
– Ils veulent en croquer, Majesté.
– Les braves gens. Ils savent que je leur al fait acheter du gâteau. »
Pauvre innocente.
La jeune Autrichienne ne sait pas que, lorsque le peuple a faim de pain, il a soif de sang. Et Lamartine continue toujours à exhorter la foule :
« Les Carolingiens font la foiridon dans leur château pendant que vous, vous n’avez pas le moindre quignon de pain à mettre dans le biberon de vos enfants.
Et la foule, encore une fois, répond:
« Il a raison… Lamartine, tu sais causer ! Du pain… Du pain !… »
Et la foule hurlante et coléreuse se précipite dans le château et s’en empare. Elle occupe les appartements royaux, fait sa lessive dans la galerie des glaces et installe des cordes à linge dans le bureau du conservateur du musée. Au bout de quatre jours, la situation devient intolérable. Marie-Antoinette téléphone à Talleyrand et lui demande d’arranger les choses. C’est alors la célèbre entrevue du camp du Drap d’or entre Talleyrand et Lamartine et ce dialogue que trop peu d’historiens connaissent:
« Lamartine, va falloir songer à déguerpit
– Mes genoux ! Mes hommes et moi, on quittera pas cette baraque où qu’on a trouvé plus de confort que chez nous ou alors faudra nous reloger.
– Que diriez-vous de la salle du Jeu de paume?
– Trop froid!
– La Conciergerie?
– Trop humide!
– Alors… la Bastille?
— Ah, le dis pas non. C’est grand, c’est logeable, c’est central.
Et Lamartine entraîne avec lui les sans-culottes:
Eh, les gars, faites vos valoches. On se tire ailleurs! À la Bastille ! »
C’est ainsi que la foule des révolutionnaires se rend à la Bastille. Il n’y a ni cris, ni lutte. Simplement un échange d’appartement. Mais c’est là que le ministre de l’Éducation nationale joue son rôle ignoble de truquage historique. Car à Versailles, les révoltés étaient restés quatre jours. Ce qui fait que la Bastille ne fut occupée en réalité que le 18 juillet. Pourquoi cette substitution de dates ? Pour dissimuler les agissements d’un éditeur bien connu, René Julliard qui, en 1848, rencontra Lamartine, alors âgé de 117 ans. René Julliard voulait que les poèmes de Lamartine fussent vendus dans les établissements scolaires privés, ce qui était d’un très bon rapport. Mais pour dissimuler aux parents d’élèves, bourgeois pour la plupart, le rôle vindicatif et populacier de l’auteur du Lac, les deux hommes convinrent ensemble de supprimer des manuels scolaires les récits ayant trait à l’action du vieil Alphonse, en ne citant jamais les « quatre jours de Versailles » et en faisant croire que la prise de la Bastille avait eu lieu le 14 juillet, jour de la fête nationale.
Depuis, les gouvernements successifs ont toujours refusé de rétablir la vérité.
Pourquoi ? Il n’est besoin que de consulter l’arbre généalogique des différents présidents du Conseil français pour s’apercevoir qu’il s’agit là d’une sale histoire de famille. Ces présidents, les voici : Paul Reynaud de Lamartine, Guy Mollet de Lamartine, Félix Gaillard de Lamartine, Michel Debré de Lamartine, et Georges Pompidou de Lamartine, tous descendants directs d’Alphonse, et qui ont voulu couvrir les agissements coupables de leur aïeul.
Toute l’histoire de notre pays est ainsi tronquée, bafouée et déformée par des politiciens sans scrupule.
Voilà pourquoi, afin que les élèves des écoles laïques aient une vision saine des choses, chaque année, nous donnerons avant la date de l’examen le texte des sujets du baccalauréat.
Jean Yanne